Ils ont entre 18 et 20 ans et sont malentendants. Pour l'instant, la plupart ne sont pas allocataires de la Caisse d'Allocations Familiales (CAF). Mais bientôt, ces jeunes adultes de l'Institut de Réhabilitation de la Parole et de l'Audition (IRPA) de Ronchin devront se débrouiller seuls. C'est pour cette raison que la CAF les a conviés, hier, à une visite de ses locaux.
Première étape, dans le hall d'accueil, pour un decryptage du site internet. C'est Adrien qui se colle à la démonstration. Lui est déjà allocataire et montre à ses camarades comment suivre son dossier en ligne. Le groupe gagne ensuite le service du courrier. Là, ce sont Anne-Marie et Valérie, deux employées malentendantes, qui expliquent leur travail. "ça leur montre aussi ce qu'ils peuvent faire professionnellement", observe Karine Gillot, leur éducatrice, qui traduit en langue des signes. Enfin, direction les services du traitement, de l'action sociale et de la vérification. "Je ne pensais pas qu'il y avait autant d'étapes. C'est impressionnant !", note Adrien.
A l'accueil de la CAF, un guichet sur deux est équipé de boucles magnétiques. Et deux demi-journées par semaine, la société WebSourd propose des traductions en langue des signes via webcam. Pourtant, Catherine Bourdain, responsable de la communication , regrette que peu de malentendants utilisent ces dispositifs. "Ils n'en ont pas l'habitude. Soit ils viennent avec quelqu'un, soit ils se font aider par des associations ..." Elodie est, elle, séduite par sa visite. "Je viendrai ici. C'est mieux d'avoir affaire à une personne, ce n'est pas toujours facile sur internet." Mieux, la jeune fille devrait bientôt commencer un stage... à l'accueil de la CAF. Un beau pari pour surmonter son handicap. |